Comment former votre première forêt de bonsaï en 8 étapes
J’adore les forêts, elles procurent tant de sensations… Imaginez-vous avoir votre propre forêt dans votre jardin ou sur votre terrasse ! Mais… vous ne savez pas par où commencer ? Eh bien, ici, je vous explique comment faire votre première forêt de bonsaï en 8 étapes, avec des arbres simples et de manière pratique. Suivez ces étapes et vous pourrez commencer à profiter de la magie des forêts.
Le style forêt, ou Yose-ue (en japonais), est un style assez compliqué, en raison des nombreux principes artistiques qui doivent être suivis. De plus, il faut bien choisir quels et combien de bonsaï la formeront. S’il y a peu d’arbres, je suggère qu’ils soient en nombres impairs, 3, 5, 7, 11, 13 et passé 13, vous pouvez mettre autant d’arbres que vous le souhaitez. Selon les Japonais, les nombres pairs portent malheur.
Bien que ce soit l’un des styles les plus difficiles, nous pouvons commencer avec une forêt simple, avec peu d’éléments, ainsi vous pourrez prendre goût au travail des forêts. Les arbres que nous utiliserons sont de petits Zelkovas ; Arbres simples, mais très beaux et délicats.
MATÉRIEL NÉCESSAIRE
Pour votre première forêt, vous devrez disposer des outils suivants :
- Le pot pour paysage que vous avez choisi (généralement très large et peu profond).
- Des fils de ligature pour fixer le bonsaï.
- Une ou des grilles pour le(s) trou(s) de drainage.
- Substrat (nous utiliserons un mélange d’Akadama et de Terrabonsai).
- Les bonsaï qui composeront votre forêt. Nous utiliserons ici des bonsaï de Zelkova ou ormes (Shohin[1]).
- Mousse pour décorer.
- Outils de rempotage : baguettes de bambou, râteau / spatule pour démêler les racines, et ciseaux coupe-fil.
MARCHE À SUIVRE :
1. Tout d’abord, nous préparerons les grilles pour les trous de drainage du pot.
Nous les placerons de façon à nous assurer que le substrat ne s’échappe pas, comme nous le faisons avec tous nos bonsaï. Normalement, les grilles sont des mailles en plastique coupées en carrés, de différentes tailles ; elles servent à empêcher le substrat de fuir tout en laissant passer l’eau. Ce que nous faisons, c’est utiliser un fil de ligature pour fixer la grille au trou de drainage, comme je vous le montre dans cette séquence d’images.
2. Ensuite, nous allons placer un fil guide.
Ce fil servira à ancrer les différents arbres qui formeront notre forêt. Pour cela nous prenons un fil épais (il peut faire 4 ou 4,5 mm). Nous le plaçons et le fixons bien le long du pot depuis les deux trous les plus éloignés. Sur ce fil guide, nous attachons perpendiculairement des fils plus petits et plus longs qui seront ceux qui ancrent les arbres, comme je vous le montre sur la photo.
3. Une fois les fils prêts, nous mettrons une première couche de substrat dans le pot.
Juste au-dessus de cette couche, nous pouvons placer un chélate[2], je préfère le charbon végétal ou le bambou. Le chélate a trois fonctions, il maintient le pH neutre du substrat, favorise l’aération des racines, et soutient la formation de mycorhizes. Le charbon végétal peut s’acheter en supermarché ; ici à Mistral Bonsai, nous avons du charbon de bambou.
4. Mettons-nous au travail avec les arbres !
Nous plaçons l’arbre principal en premier. Nous nettoyons un peu les racines avec le râteau, en prenant soin de ne pas les casser. Nous fixons l’arbre et le câblons avec les bandes de fil d’aluminium perpendiculaires que nous avons précédemment préparées. L’arbre principal peut être le plus épais, ou le plus grand, ou le plus joli. Autour de lui, nous allons positionner les autres arbres afin d’établir notre mise en forme.
Comme c’est votre première forêt, nous allons faire un design simple, une forêt avec un mouvement linéaire. Dans notre démonstration, l’arbre principal était le plus joli, avec une ramification plus fine. Nous l’avons placé un peu sur la droite, décentré, et avons prévu de placer un groupe de 3 arbres à droite et 2 arbres à gauche. Nous sommes en train de créer un chemin imaginaire entre les deux groupes d’arbres. Notre forêt aura 5 arbres.
5. Répartition des bonsaï
Nous allons placer le reste des arbres, en tenant compte du fait que les distances entre eux doivent être irrégulières. Nous devons aussi essayer de faire en sorte qu’aucun arbre n’en cache un autre et que les espaces vides restent bien définis comme dans toute forêt naturelle.
6. Nous finalisons l’ajout de substrat dans les trous.
Et avec une baguette, nous introduirons le substrat entre les racines des arbres.
7. Nous décrivons la silhouette des arbres et de la forêt en général avec des ciseaux.
En principe, la silhouette n’est pas définie du tout, puisque ce sont de jeunes bonsaï. Ce que nous voulons, c’est laisser notre arbre principal devenir plus grand que les autres, afin que la silhouette apparaisse visuellement irrégulière et plus dynamique.
8. Et pour finir, la mousse.
Nous plaçons de la mousse pour décorer et aussi pour que le substrat ne quitte pas le pot lorsque nous arrosons. La mousse donne un aspect plus naturel à votre forêt. N’oubliez pas de ne pas recouvrir entièrement le substrat de mousse, disposez-en des morceaux afin de la rendre plus réel.
Vous pouvez déjà profiter d’une forêt simple, faite avec de jeunes bonsaï, qui mûriront avec vous, et vous pourrez admirer les changements que le temps génèrera dans votre forêt.
Laissez-vous tenter par une promenade en forêt…
Ne ratez pas la vidéo que nous avons préparée, vous la trouverez ci-dessous.
À la prochaine !
[1] Shohin = terme japonais désignant les bonsaï de taille inferieure à 21 cm
[2] Un chélate est une substance qui empêche les ions métalliques de se lier pour former des sels. Le bambou ou le charbon remplissent cette fonction, cela empêche la formation de sels dans le sol et maintient ainsi le PH neutre de celui-ci.
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À propos de l’auteur
Luis Alejandro Herrera
Faire connaître l'art du bonsaï est sa passion . Une référence dans le monde du bonsaï latino-américain, Luis a étudié et participé comme instructeur pendant plus de 15 ans au sein de la Société vénézuélienne de bonsaï. Il a eu l'occasion d'étendre ses connaissances avec de grands maîtres du monde du bonsaï tels que Pedro Morales, Nacho Marín et au sein de l'école européenne avec l'enseignant italien Salvatore Liporace. Il a réussi à occuper la première place du concours des nouveaux talents de Caracas 2016 et a réussi le cours de maîtrise de l'European School of Bonsai à Porto Rico. Au cours de sa carrière, il a été instructeur titulaire de la Société vénézuélienne de bonsaï.
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