La Perle Verte, histoire d’un bougainvillier perdu devenu bonsaï
Comment un bougainvillier ancien, destiné à être détruit, peut il devenir un bonsaï tellement remarquable qu’on lui donna le nom de La Perle Verte ? C’est l’histoire que nous vous comptons ici.
Peut être vous sentirez vous inspirés !
A l’origine, un bougainvillier ancien, condamné
À l’automne 2010, un vieux chalet à Fuengirola (photo ci dessus, qui daterait des 1950s´) allait être démoli au profit d’une nouvelle construction.
Sur l’une des portes du jardin s’était logé, depuis de nombreuses années, un Bougainvillier fabuleux ; non seulement de par la qualité incroyable de ses écorces (photos suivantes) mais aussi de par sa conicité et sa taille.
Tout au long de sa vie, il a subi de nombreuses tailles de la part de différents jardiniers, chargés de maîtriser son énorme élan vital. Ces tailles répétées l’ont façonné jusqu’à faire de lui un merveilleux aspirant Bonsaï. La conicité initiale s’est perdue dans sa partie supérieure, ayant ramifié et créé deux puissants troncs en parallèle. Mais cela pouvait être arrangé par un bon travail de bois mort, qui reformerait également le sommet.
Heureusement, la propriétaire du chalet, notre amie Charo García, quelqu’un de très sensible, était peinée de l’avenir sombre qui l’attendait. Quand on lui proposa de le récupérer pour le former en bonsaï, elle fut ravie. Mais les machines menaçaient, et bien que l’époque, octobre, n’était pas la plus propice à la récupération, il fallut agir de suite.
Le sauvetage par les bonsaïstes : la naissance de la Perle Verte
Parce qu’il est considéré comme un véritable bijou, il fut appelé La Perle Verte.
Il a été coupé à environ quatre-vingts centimètres de hauteur et plusieurs troncs secondaires nés du Nebari ou de la base du tronc principal ont également été taillés. Il a fallu deux personnes pour l’extraire du sol et le transporter dans un véhicule, avec grand soin, afin de ne pas endommager sa magnifique écorce.
C’était un véritable défi de réussir à ce qu’un specimen, de cette dimension, récupéré à une période défavorable, puisse vivre.
Il a été planté dans de l’Akadama, dans un pot de grande taille, et est resté pendant trois mois dans une serre froide, ce qui l’a fait germer abondamment, en particulier dans sa partie supérieure, comme souhaité. Puis, pendant dix mois, il s’est développé à l’extérieur, très vigoureusement.
Cela a permis de réaliser un premier câblage dès février 2012, mais les branches furent sélectionnées et les plus importantes câblées, seulement dans le premier tiers, pour donner le mouvement approprié. Les Bougainvilliers doivent être câblés quand les branches sont tendres, sinon nous les briserions.
Il a continué à manifester une vitalité prodigieuse au cours des mois suivants et, finalement, en septembre 2012, il a été mené au studio de bonsaï de Miguel Ángel González , sa croissance ayant été, comme nous pouvons l’apprécier, remarquable, et s’étant révélé bien assez fort pour pouvoir supporter le travail qui allait suivre.
Puis, après une première finition provisoire, les restes de fibres ont été brûlés.
Après tous ces travaux, a commencé la défoliation, qui s’est poursuivie par un câblage minutieux, avec un résultat visible sur les photos ci-dessous, de l’avant et de l’arrière.
La Perle Verte, un bonsaï remarquable
En Andalousie, le 28 février 2013, il a été transplanté dans un magnifique pot (Naka Watari) de couleur crème (Auparavant, la souche la plus épaisse avait été pratiquement éliminée, donnant davantage de légèreté aux Nebari).
A ce moment-là, nous faisions réellement face à la PERLE VERTE.
De 2013 à aujourd’hui, elle a mûri, ça oui, avec l’application chaque année de la technique de défoliation et en câblant les nouvelles branches dont nous avons besoin pour le design.
Elle a déjà été présentée dans certaines expositions coïncidant avec sa floraison.
Cette dernière photo la présente dans le Tokonoma, avec une peinture japonaise d’un poème consacré aux fleurs au printemps.
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À propos de l’auteur
Miguel Angel Gonzalez Duran
Miguel Ángel González s’est initié au bonsaï en 1987 à Barcelone, avant de poursuivre ses études à l’école italienne avec D. Valerio Genotti et obtenir le diplôme de Arte Bonsai en Italie. Il a suivi un cours de perfectionnement avec le Premier Maître du Japon, D. Kunio Kobayashi. Il a dirigé des ateliers et organisé des démonstrations en Italie et en Espagne. Ses œuvres ont remporté des prix prestigieux, notamment le 1er prix au Congrès Européen du Bonsaï en 2009 et lauréat du meilleur bonsaï à l'IBS.
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